08h02 CET
03/12/2024
L'équipe de France féminine, en rodage depuis l'échec des Jeux olympiques et l'intronisation de Laurent Bonadei, va savoir mardi si elle est sur le bon chemin pour l'Euro, en se frottant à Nice à l'Espagne, championne du monde en titre.
Le souvenir de la finale de la Ligue des nations de février dernier perdue 2-0 est encore frais dans la tête des Bleues, tant elles avaient reçu une leçon de la part des coéquipières d'Aitana Bonmati, Ballon d'or 2023 et 2024.
Mais depuis pas mal de choses ont changé et en premier lieu le sélectionneur et le style de jeu: Laurent Bonadei, qui est passé d'adjoint à successeur d'Hervé Renard, propose un jeu différent, porté sur la "créativité", la possession et la prise d'initiative, se basant sur un nouveau système en 3-4-3.
Les promesses de la première période contre le Nigeria samedi (2-1) avec en particulier la ligne d'attaque Le Sommer-Katoto-Majri vont être confrontées au meilleur niveau mondial, face auquel les Bleues pèchent trop souvent.
A l'Allianz Riviera de Nice, d'une capacité de 36.000 places mais annoncée très peu remplie, un succès face à la Roja confirmerait les bases du nouveau cycle enclenché par l'ancien Niçois, qui espère aussi plus de solidarité et d'envie après deux victoires et une défaite.
"Il y a dix mois, c'était un autre coach et une autre manière de penser. On sait que les Espagnoles aiment avoir beaucoup le ballon. On ne doit pas les laisser jouer comme on avait fait, on doit se montrer et ne pas les mettre dans ce confort", a prévenu auprès de l'AFP la latérale de l'OL Selma Bacha.
De son côté, l'Espagne semble avoir perdu de sa splendeur plus d'un an après son titre mondial et son sacre en Ligue des nations. Avant de retrouver les Bleues et hormis la large victoire face à la Corée du Sud vendredi (5-0), la Roja n'avait plus gagné depuis le quart de finale des JO.
- Le Sommer incertaine -
Et les affaires extra-sportives semblent aussi ressurgir avec la non-convocation de Jenni Hermoso et d'Irene Paredes. Alexia Putellas, la meneuse de jeu barcelonaise, est aussi absente à la suite d'une blessure.
"L'Espagne est une équipe avec beaucoup de réservoir, qui a de très bons résultats... Ce serait leur manquer de respect de dire qu'elles sont affaiblies, on va essayer des choses et se projeter vers l'avenir", a expliqué lundi Laurent Bonadei, qui pourrait insister avec son 3-4-3. "On a beaucoup travaillé sur notre système et principe de jeu, c'est l'occasion d'insister et prendre le dessus".
"C'est la meilleure équipe au monde même si elles n'ont pas l'effectif au complet, mais nous avons les armes, on va essayer de mettre de nouvelles choses en place et de les mettre en difficulté", a expliqué à l'AFP l'attaquante Marie-Antoinette Katoto.
A l'époque, elle avait été alignée avec Eugénie Le Sommer à la pointe de l'attaque mais la connexion n'avait vraiment pas fonctionné à Séville. Mardi, la Lyonnaise de 35 ans, qui est à un match du record de sélections de Sandrine Soubeyrand (198), est incertaine. Elle était absente de la séance d'entraînement lundi et restée en soins, selon une source proche des Bleues.
Tenté de nouveau face au Nigeria dix mois après, le duo avait davantage combiné dans les petits espaces avec de bonnes remises. Elles ont été aidées par Delphine Cascarino et Amel Majri, qui a signé un éclatant retour à Angers, dans un stade vide aux deux-tiers (5.500 spectateurs et 479.000 téléspectateurs).
"Nous sommes en train de nous rebâtir et le renouveau cela fait du bien pour voir où nous en sommes et pour se tester sur de grandes nations", a raconté aussi la Lyonnaise auprès de l'AFP.
Après ce quatrième et dernier match amical qui aura permis à Laurent Bonadei de faire une large revue d'effectif avec le retour d'anciennes (Majri, Malard, Mateo) et le test de jeunes (Bogaert, Feller, Sombath, Le Mouël), les Bleues sauront où elles en sont avant l'Euro et la phase de groupes de la Ligue des nations (Islande, Norvège et Suisse) qui débute en février.