07h12 CEST
10/04/2025
La Ligue Europa, avec l'OL en prochain adversaire, représente l'unique planche de salut pour Manchester United et Ruben Amorim, entraîneur lesté par des résultats médiocres et des joueurs en petite forme, ciblés pour leur manque de talent et d'engagement.
Cinq mois après sa nomination, le jeune technicien portugais (40 ans) à la réputation flatteuse a perdu de sa flamboyance et une partie de son sourire, contrarié par l'immensité du chantier où il a mis les pieds.
Où l'équipe doit-elle encore s'améliorer? "Partout", a-t-il répondu dimanche après le timide derby face à Manchester City (0-0), terminé sans éclat ni vivats à Old Trafford.
"Nous devons nous améliorer dans tous les aspects du jeu: la construction, la transition, la prise de décision dans les trente derniers mètres", a-t-il listé, appelant ses joueurs à embrasser "l'urgence" du moment.
Celui qui a succédé à Erik ten Hag, limogé en novembre, a le mérite d'être lucide, à défaut d'être l'homme du redressement immédiat.
"Il ne nous ment pas comme le font certains managers. Il nous dit +ce n'est pas très bon, nous avons beaucoup de choses à améliorer et que je n'ai pas beaucoup de temps pour le faire, sinon ils vont me virer+", a résumé l'ancien Mancunien Gary Neville sur Sky Sports.
Amorim n'a remporté que 13 des 30 matches qu'il a dirigés, avec des disparités fortes entre les compétitions: son bilan en Premier League est très pauvre (6 victoires en 20 matches), celui en Ligue Europa est quasi-parfait (5 victoires et un match nul).
- Effectif inadapté -
Franchir l'obstacle lyonnais en quarts de finale apparaît vital pour les "Red Devils", largués à la treizième place en Premier League et éliminés en Coupe d'Angleterre. Remporter la C3 (qualificative pour la Ligue des champions) représente l'ultime espoir de voir l'Europe la saison prochaine.
Peuvent-ils y parvenir? Le pessimisme règne parmi les observateurs anglais, en particulier chez les anciennes gloires du club.
"Je ne sais pas quel est l'état d'esprit de ce groupe pour ce qui est de gagner des matches de football. Je pense qu'ils doivent faire preuve de plus de courage", a asséné Roy Keane après le derby, estomaqué sur le plateau de Sky Sports par le manque d'ambition de l'équipe.
L'ex-milieu au style rugueux a attaqué le manque de caractère de l'équipe actuelle, quand son ancien coéquipier Gary Neville a déploré le manque de talents individuels, ou leur incompatibilité avec Amorim.
L'entraîneur est en effet arrivé avec un nouveau système tactique (une formation alignée en 3-4-3), celui avec lequel il a brillé au Portugal, mais qui n'est pas forcément adapté à son effectif.
"Il leur faut cinq nouveaux joueurs tout de suite avant qu'on puisse penser au reste", a déclaré Neville. "Ils (les dirigeants) doivent lui donner cinq joueurs qui sont assez bons dans ce système pour pouvoir jouer comme il le veut".
En attendant, la cote de popularité des propriétaires est au plus bas, comme l'ont montré les supporters dimanche à Old Trafford, avec une manifestation organisée après match contre la famille Glazer.
L'augmentation en cours de saison du prix des billets pour les abonnés a jeté de l'huile sur le feu et abimé au passage l'image de Jim Ratcliffe, le nouvel homme fort du club, actionnaire minoritaire (29% des parts) en charge des opérations liées au football.
Le milliardaire britannique a assumé des "décisions difficiles et impopulaires", comme la suppression de centaines d'emplois, pour redresser un navire à la dérive. Mais les résultats sportifs ne suivent pas et la grogne monte.
Seul le capitaine Bruno Fernandes semble surnager dans cet océan de désillusion. Ce sera le danger N.1 pour l'OL et son gardien Lucas Perri, mardi (21h00) à l'aller.