23h32 CET
16/11/2024
Le XV de France a montré un immense caractère pour arracher une troisième victoire consécutive contre la Nouvelle-Zélande samedi au Stade de France (30-29), égalant la meilleure série de leur histoire datant de 1994-1995.
Romain Buros, Paul Boudehent et Louis Bielle-Biarrey ont inscrit les essais des Bleus, également portés par un Thomas Ramos chirurgical au pied, dans un match qui a les ingrédients pour être aussi fondateur que la victoire de 2021 (40-25).
Car après la démonstration contre le Japon 52-12, cette victoire nettement plus marquante permet d'effacer une partie des doutes nés des prestations après la Coupe du monde, lors du Tournoi des six nations. Et offre quelques certitudes en vue de 2027.
Les Bleus ont eu du cœur car les All Blacks, sans doute vexés de leur deux précédentes défaites, dont la seule en phase de poules de Coupe du monde de leur histoire (27-13 en 2023), ont voulu marquer les Bleus en imposant un énorme combat.
Rien que sur l'une des premières actions, deux joueurs, le Néo-Zélandais Samipeni Finau et le Français Tevita Tatfu, ont été touchés et les deux ont été remplacés peu après.
Résultat: après 27 minutes, les All Blacks menaient largement 14-3, après notamment une humiliante mêlée où les Bleus ont été copieusement chahutés à tel point que la passe en catastrophe de Grégory Alldritt pour Antoine Dupont a été intercepté par Cam Roigard, qui est allé aplatir seul.
Peu de temps avant, c'était Ardie Savea qui avait fait danser toute la défense française, dont l'ailier Gabin Villière, particulièrement en difficulté pour son premier match en un an avec le XV de France, avant de laisser Peter Lakai aplatir.
- Ramos impérial au pied -
Mais les Bleus ont des certitudes et des pépites. L'une d'entre elle est Louis Bielle-Biarrey, impérial sur l'aile. Déjà auteur d'un doublé contre le Japon, il a encore gratifié le Stade de France de sa spéciale: un ballon rasant, cette fois initié par Thomas Ramos, et la "mobylette" LBB surgit pour battre tout le monde à la course mettre les Bleus devant (24-17, 51e).
D'autres jeunes Bleus ont marqué des points au sens propre et figuré, comme Paul Boudehent, auteur d'un essai après également un doublé contre le Japon ou encore Romain Buros, qui a été à la conclusion d'une action en force des Bleus en première période pour revenir au score.
L'arrière Bordelais, qui célébrait sa première sélection avec les Bleus a été à la hauteur même s'il a été moins sollicité qu'attendu, car les Néo-Zélandais ont cette fois évité les chandelles dont ils étaient coutumiers depuis deux matches.
L'essai de Louis Bielle-Barrey peu de temps après la pause et qui a donné le plus gros écart des Bleus dans la partie, a marqué un nouveau match: les équipes, cherchant l'essai avant, se sont ensuite davantage tournées vers les pénalités dans un match à couper le souffle.
Les Néo-Zélandais se sont rapprochés à un point à dix minutes de la fin (27-26) et même à six minutes (30-29), mais les Bleus ont gardé leur calme, à l'image de Thomas Ramos, auteur d'un 100% face aux perches (15 points). Et au terme de dernières minutes à couper le souffle, c'est un ballon piégé par les Bleus qui a délivré le Stade de France à guichet fermé.
100 ans après la tournée des invincibles, les All Blacks, victorieux en Angleterre et en Irlande auparavant, ne réaliseront pas le petit Chelem européen. Il leur reste à affronter l'Italie.
Les Bleus recevront eux l'Argentine vendredi pour prolonger ce bel automne.