23h22 CEST
03/07/2025
Même en ménageant Aitana Bonmati après sa méningite, l'Espagne a étrillé le Portugal (5-0) jeudi à Berne pour son entrée en lice dans l'Euro féminin de football, lançant idéalement sa quête d'un premier titre continental.
Avec deux premiers buts inscrits au bout de sept minutes, les championnes du monde en titre prennent la tête du groupe B, à la même hauteur que l'Italie, qui a battu un peu plus tôt la Belgique (1-0).
Dans un Wankdorf bouillant, devant près de 30.000 spectateurs, la pelouse synthétique n'a nullement perturbé les favorites du tournoi, supérieures techniquement, agressives au pressing et très organisées.
Il faudra une autre adversité que les Navigatrices, déjà nettement dominées par leurs rivales ibériques en avril en Ligue des Nations (7-1, 4-2), pour tester la solidité de la défense espagnole, peu bousculée jeudi.
Dès leur premier mouvement collectif, les joueuses de Montsé Tomé ont marqué grâce à une longue ouverture d'Olga Carmona vers Esther Gonzalez, qui concluait du bout du pied (1-0, 2e). Cinq minutes après l'expérimentée buteuse de Gotham (Etats-Unis), 32 ans, c'est la prodige de 18 ans Vicky Lopez, incarnation très attendue de la future Roja, qui alourdissait la marque en coupant un ballon de Caldentey (2-0, 7e).
Guère inhibée par sa titularisation à la place de la double Ballon d'or Aitana Bonmati, qui récupère d'une méningite virale contractée la semaine dernière et est entrée à la 81e minute, Lopez a illuminé l'entrejeu espagnol par ses dribbles et la justesse de ses remises.
"Nous devons être patients avec elle", a tempéré après la rencontre Montse Tomé, jugeant néanmoins le moment venu pour que la jeune milieu "ait des minutes de jeu". Quant à Aitana Bonmati, "elle voulait jouer plus longtemps, elle me l'a dit à la fin du match", a poursuivi la sélectionneuse.
- Banderole contre le sexisme -
Si Ines Pereira a sauvé ses cages face à Vicky Lopez (24e) puis Claudia Pina (35e), Alexia Putellas a ensuite aggravé la marque après un numéro dans la surface: contrôle de la poitrine, feinte du droit, frappe du gauche (3-0, 41e).
La milieu barcelonaise, double Ballon d'or en 2021 et 2022 mais privée du dernier Euro par une grave blessure au genou gauche, arborait le brassard de capitaine en remplacement d'Irene Paredes, suspendue.
Juste avant la pause, Esther Gonzalez s'offrait un doublé plein de réussite en reprenant du gauche un ballon de Claudia Pina qui avait d'abord touché le poteau (4-0, 43e).
Et après une seconde mi-temps moins animée, Cristina Martin-Prieto inscrivait un ultime but en reprenant de la tête un centre de Salma Paralluelo, à quelques secondes du terme (5-0, 90e+3).
Déployée avant même l'échauffement des joueuses, une banderole "Combattre le sexisme", flanquée du mot d'ordre #seacabo ("ça suffit") a cependant rappelé la tourmente extrasportive subie depuis deux ans par les Espagnoles, ombre qu'elles s'efforcent toujours de dissiper.
Leur triomphe au Mondial-2023 avait été terni par le baiser imposé par l'ex-président de la Fédération Luis Rubiales à l'attaquante Jenni Hermoso, meilleure buteuse de l'histoire de la sélection, non retenue pour cet Euro.
Les deux rencontres de l'Euro jouées jeudi ont par ailleurs débuté par un moment de silence en hommage à l'international portugais de Liverpool Diogo Jota et à son frère André, lui aussi footballeur, morts dans la nuit dans un accident de la route en Espagne. Face à la presse, les deux sélectionneurs ont également commencé par une pensée pour les deux hommes.